La randonneuse fraternelle de Jean-Louis
Jean-Louis est le frère de François, le propriétaire du Victoire n°568, une randonneuse modernisée que nous vous présentions précédemment. Jean-Louis a accompagné François lors de l'étude posturale de celui-ci, dans notre atelier à Beaumont, en Auvergne. Il s'est décidé à cette occasion de lui aussi commander un vélo Victoire, répondant au même cahier des charges que celui de son frère, mais avec quelques différences marquées. Nous vous présentons ci-dessous le Victoire n °569, une randonneuse légère et fraternelle.


Les souhaits de Jean-Louis étaient similaires à ceux de son frère François. Il voulait une randonneuse dans l'esprit de celles utilisés par les cyclotouristes du XX° siècle pour traverser la France. Comme son frère il a souhaité que toutes les fixations de son vélo soient faites au moyen de pattes rapportées sur le cadre et la fourche. Nous utilisons habituellement des oeillets brasés sur nos vélos, ce qui rend la paire des Victoire n°568 et n°569 uniques !
Comme son frère, il souhaitait pouvoir bénéficier de matériaux ou de composants modernes lorsque cela était possible. Nous avons donc abordé ce projet comme un mariage de feeling à l'ancienne et de modernité.




Dans la droite lignée des randonneuses de ses illustres ancêtres (René Herse, Jo Routens, Alex Singer), le cadre et fa fourche du Victoire de Jean-Louis sont en acier. Ce matériau permet une bonne absorption des irrégularités de la route, et est tout aussi pertinent à utiliser sur un vélo d'aujourd'hui qu'il l'était il y a 100 ans.
Quelques touches de modernisme permettent cependant de rapidement dater ce cadre. La lumière arrière est directement intégrée à la patte de cadre, une méthode de protection que nous avons développée pour le Concours de Machine 2022 (pendant lequel nous avons remporté le prix du meilleur travail artisanal).
Les garde-boues sont en carbone, un matériau résolument moderne. Afin d'éviter tout bruit de vibration, ils sont fixés avec un petit oeillet de cuir : cela apporte une touche vintage, tout en étant très efficace.




Quelques éléments différentient le vélo de Jean-Louis de celui de son frère. En plus de la lumière arrière intégrée, il a fait le choix d'avoir un catadioptre positionné sur le garde-boue arrière. Il a par ailleurs choisi une selle à l'esthétique vintage, un modèle en provenance de la Selle Idéale.
La teinte bleue claire choisie par Jean-Louis évoque la couleur métallisée des randonneuses René Herse d'antan. Si François était inspiré par Jo Routens, c'est son prédécesseur de Levallois qui a les faveurs de Jean-Louis.




Le porte-bagage arrière est lui aussi différent du porte sacoche du vélo de François. Celui de Jean-Louis est minimaliste et adapté pour emporter 2 sacoches latérales.
Les 3 porte-bidons permettront d'aller loin, sans avoir à s'inquiéter de la distance du prochain ravitaillement, ou d'emporter une petite trousse à outil dans l'un des 3 bidons.




La transmission est elle résolument moderne, et similaire à celle de son frère. Le groupe Campagnolo Ekar est parfaitement adapté pour une randonneuse : simple d'utilisation grâce à son mono-plateau, et extrêmement efficace (tellement que nous le montons aussi sur de purs vélos de route !). Et son freinage disque est un des plus doux que nous connaissons, même si anachronique sur une randonneuse.
Le pédalier Ingrid complète ce montage, en apportant un look plus vintage que le pédalier original du Ekar.




Comme pour son frère, nous avons fait le choix d'une potence White Industries, dont la finesse correspond merveilleusement au look de cette randonneuse post-moderne.
Pour compléter ce mariage de modernisme et de classicisme, les pneus Loup Loup Pass de chez René Herse et la sacoche Berthoud se sont imposés comme des choix évidents.


Jean-Louis est venu récupérer son vélo à notre atelier de Beaumont avec son frère, qui avait inspiré son projet.
Nous leur souhaitons beaucoup de belles sorties au guidon de ces deux hommages aux cadreurs d'antan, auquels nous avons essayé d'apporter notre petite touche de modernité et d'originalité !

J’ai participé comme « assistant » à la réflexion du Victoire n°568 de François. Avec les indications de Julien et l’échange entre les deux frères, le vélo de François s’est précisé peu à peu comme sa vision de son vélo, très similaire à la mienne. Ce qui fait que quand j’ai commandé mon vélo, le mien s’est retrouvé quasiment jumeau de celui de François, mis à part quelques rares détails.

La découverte du vélo dans l’atelier a commencé par une longue appréciation silencieuse de tous les détails si précis, avec la reconnaissance de l'ensemble de tous les points de détail discutés de longs mois avant.
Ensuite, je me suis permis de palper l’ensemble du vélo, les détails de la construction de Marco, et la douceur du polissage de la peinture et des vernis.
Le gris bleu du cadre rend parfaitement, il avait été choisi pour faire une allusion à la couleur des cadres de Herse ou de Singer, et à mon sens ça marche très bien.
La découverte du vélo au roulage n’en a pas bizarrement été une, du fait que l’étude posturale avait été parfaite, et que finalement je me suis retrouvé sur un vélo que je « connaissais » déjà ! Le vélo monte bien, et descend en souplesse, deux caractéristiques qui avaient été précisées à Julien, et qui sont principales pour moi. Après quelques centaines de kilomètres, le vélo se rode, le pilote aussi trouve sa position et l’Homme et la Machine se font bien l’un à l’autre, et le vélo commence à m’appartenir vraiment...







